Méditation du jour


Une saine hiérarchie nous est ici proposée dans notre attitude face aux biens de ce monde. Un équilibre difficile à obtenir, devant les tentations du monde, les inquiétudes face à la précarité de nos situations humaines et économiques. Il ne s’agit pas d’un renoncement total aux choses de ce monde, et aux biens que nécessite la vie quotidienne, mais plutôt d’ordonner ces biens que nous recevons à un bien plus grand et plus éminent.

Ainsi, un effort de conversion est-il nécessaire : est-ce que ce qui est premier dans nos préoccupations est réellement le règne de Dieu, sa Justice et sa Gloire ? Ne sommes-nous pas trop pris par les préoccupations matérielles, pour pouvoir offrir à Dieu le temps qui doit être le sien ? Il arrive trop souvent que les prêtres entendent cette confidence douloureuse : « je n’ai pas le temps de prier ». Comment peut-on en arriver là ? Ne nous faut-il pas reconnaître l’importance de l’union intime à Dieu, sa place première dans notre vie ? Cette attitude ne serait-elle pas plus saine que de penser que nous aurons toujours le temps, dans nos vieux jours, de penser au Seigneur, parce que nous serons alors à la retraite ?

« Cherchez d’abord son Royaume et sa Justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché ». Voilà cette hiérarchie qui nous appelle à vivre pour l’éternité. Notre recherche ne doit pas être avant tout pour notre quotidien, mais en vue de l’éternité promise par Dieu, en vue de son Royaume et de sa Justice. Notre vie devient alors un pèlerinage apaisant, qui peu à peu délaisse le superflu et le secondaire, pour pouvoir s’attacher à ce qui est fondamental, ce qui est source de Vie : Dieu lui-même.

Faisons cet examen de notre conscience et de notre vie en y recherchant ces attachements désordonnés, qui nous empêchent de tourner réellement notre regard et notre cœur vers le Christ, de lui offrir ce quotidien, qui parfois nous tracasse et nous pèse tant. Ces soucis deviendront alors comme cette Croix que le Christ a porté jusqu’en haut du Calvaire : Il l’a portée, mais il a continué à monter. De même, portons nos inquiétudes et nos soucis, mais qu’ils ne nous empêchent pas de monter, avec un désir renouvelé, la voie de la sainteté sur laquelle le Seigneur nous appelle à cheminer. Ainsi, parvenus aux portes du Royaume, soyons prêts à nous présenter devant la Justice de Dieu, en mettant avec confiance notre espérance dans sa miséricorde sans mesure !

Abbé Benoît de Roeck + (Perpignan)

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