Un débat aux états généraux du christianisme organisés par le journal La Vie

DÉBAT

Trop de pape?

Avec Frigide Barjot, humoriste et chroniqueuse, et Jean-Pierre Schmitz coprésident des Réseaux du parvis, fédération d’associations catholiques qui veulent vivre leur rapport à la foi autrement. Animé par Jean Mercier, journaliste à La Vie.

© Jean-Matthieu Gautier / CIRIC

© Jean-Matthieu Gautier / CIRIC

 

Compte-rendu du débat

La salle n’était pas comble mais très concentrée vendredi après-midi pour un débat parfois vif avec deux intervenants aux positions très tranchées. 

Mais quel est donc le sujet ? Question récurrente tout au long du débat. Il faut dire que le titre du débat laissait la place aux interprétations. S’agissait-il de parler du pape, de la hiérarchisation ou de l’Église catholique en général ? Les deux participants ont commencé par raconter leur parcours respectif et expliquer leur position. C’est Jean-Pierre Schmitz qui a pris la parole le premier. D’abord pour reconnaître les qualités « d’esprit » de Benoît XVI mais aussi pour dire "le poids écrasant de la fonction, surtout pour un homme âgé." Il a ensuite rappelé ce qui avait conduit diverses associations à se rassembler dans la fédération des Réseaux du parvis « notamment sur les questions sociales mais aussi sur les cérémonies, quand on voit tant de pompes ou est l’Évangile ?" 

Jamais sans les ors et l'encens ! Frigide Barjot, en t-shirt Touche pas à mon pape, "J’annonce la couleur", rigole-t-elle, a ensuite raconté comment ce sont les hommes d’Église qui l’ont ramené au catholicisme. D’abord le cardinal Lustiger, lorsqu’elle assiste à une messe "et vous voyez les ors et l’encens, ça m’a saisie", puis le pape Jean Paul II et enfin Benoît XVI. Elle titille son interlocuteur et le public avec la force de ses convictions : "J’ai trouvé le sens de ma vie, j’ai trouvé Jésus (…) être catholique c’est faire partie de l’Église en adhérant au Credo." 

Et pourquoi pas tout réorganiser ?
 Tout au long du débat, la question d’une autre organisation s’est posée. La fédération des Réseaux du parvis propose une organisation en fédération, dans le public, on suggère "l’émergence de nouveaux patriarcats", mais avec un pape qui resterait quand même le gardien de la tradition. Des regards ont aussi été jetés du côté du fonctionnement des systèmes anglicans, orthodoxes ou protestants, mais qui possèdent aussi leurs propres failles. Frigide Barjot peste contre les médias et le traitement qu’ils réservent au pape : "C’est simple il dit blanc, ils disent noir", et rappelle le danger de trop de permissivité et d’une société sans autorité. 

Le Christ avant tout. C’est finalement du public que viendra la réconciliation après un débat qui commençait à s’échauffer un peu. Un jeune homme, historien de formation, rappelle : "Chacun a sa propre sensibilité, respectons nous !" Les deux interlocuteurs en conviendront, ils rappelleront aussi que leur engagement, c’est le Christ, et termineront le débat en s’embrassant.

 

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